22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 07:57

Ce 21 avril, le ministre Blanquer est venu défendre devant la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale la décision du gouvernement de réouvrir les écoles et les établissements à partir du 11 mai.

Il a annoncé qu’il y aurait une pré-rentrée le 11 mai pour les personnels, suivie dans la semaine d’une rentrée pour les élèves de grande section, de CP, de CM2, ainsi que les CE1 en Rep+, et dans les écoles rurales à faible effectif.
Dès le 18 mai, le ministre annonce la rentrée des élèves de classe de sixième, troisième, première et terminale en série générale et technologique, ainsi que les élèves de lycée professionnel dans les filières industrielles.
Dès le 25 mai, il envisage une reprise pour tous les élèves, c’est-à-dire pour 12 393 400 élèves soit 18,5 % de la population française.
Il se contente une nouvelle fois de renvoyer aux hiérarchies locales la mise en œuvre de ces annonces.

Le ministre n’apporte aucune garantie en matière de sécurité et de prise en charge des élèves : l’annonce des cours en demi-effectif indique qu’à l’échelle de certaines écoles, dans les collèges ou dans les lycées, plusieurs centaines d’élèves et de personnels pourraient se côtoyer sans respect des distances recommandées.

Le ministre n’apporte aucune information sur le matériel (masques, savon, gel hydroalcoolique, lunettes de protection ou visière) à disposition des personnels et des élèves ni rien non plus sur les tests. Il est manifeste que ces matériels ne seront pas disponibles en quantités suffisantes pour cette période. Il est incapable de donner des règles claires concernant le transport scolaire, l’internat, les salles de sieste pour les plus jeunes, les élèves en situation de handicap, l’exiguïté des locaux, et la restauration scolaire.
Le ministre n’apporte aucune précision sur la charge de travail des personnels enseignants, en annonçant que le travail à distance sera conjugué au travail dans les établissements scolaires.

Une nouvelle fois, le ministre a révélé l’amateurisme du gouvernement. Il est totalement irresponsable de faire prendre de tels risques aux enseignant-e-s, élèves, leurs parents et leurs proches qui ne peuvent conduire qu’à une deuxième vague de contamination massive. La réouverture précipitée des écoles n’a pour objet que de servir les profits des capitalistes en renvoyant leurs parents au travail : le gouvernement portera l’entière responsabilité de la mise en danger des personnels et des familles.

Pour SUD éducation, l’urgence est d’abord sanitaire : le gouvernement et le ministre n’apportent toujours aucune garantie pour la santé et la sécurité des personnels. À défaut des garanties indispensables, SUD éducation appellera les personnels à ne pas se rendre dans leur école ou établissement le 11 mai dans le cadre de leur droit de retrait ou de leur droit de grève.

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 07:55

Lorsque le ministre annonce qu'il n'y aura pas de fermeture de classe en milieu rural sans l'accord des élus et qu'il mettra des moyens à disposition pour cela, on aurait envie de se réjouir. Mais hélas, la réalité est toute autre. 3 postes supplémentaires sont accordés au département de l'Orne, le moins bien loti proportionnellement dans l'académie de Normandie. Le nombre de fermetures prévu étant de 30, nous sommes bien loin du compte. Quant au second degré, rien du tout. On fait comme si de rien n'était, comme si les élèves n'avaient pas « raté » plusieurs mois de classe.

Alors, si la Directrice académique renonce à 25 fermetures, c'est au prix de bien des sacrifices : renoncer aux créations de postes et aux ouvertures de classes prévues, fermer tous les postes de PMQC, fermer 20 postes de remplaçant-es.

En pleine crise sanitaire, alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendu-e-s dans le second degré, Jean-Michel Blanquer n’annonce aucune création de postes dans le second degré. Le ministre ne cesse de clamer dans tous les médias qu’il ne faut laisser aucun élève « au bord du chemin » durant le confinement mais il ne prévoit aucun moyen sur du long terme. Aucune projection n’est donc faite sur la reprise et les conséquences du confinement sur les élèves.

L'ensemble des membres du CDEN a voté contre les mesures de carte scolaire des 1er et 2nd degré ce lundi 20 avril, ce qui est inédit. C'est dire à quel point ce qui est proposé est contraire au bon fonctionnement de nos établissements scolaires.

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:49
Tract de la fédération SUD éducation

 

À la suite du discours d’Emmanuel Macron le 13 avril, le ministre Blanquer s’est exprimé dans les médias le 14 avril au sujet de la possible réouverture des écoles et des établissements à partir du 11 mai. Faire reprendre les élèves et non les étudiant-e-s, cela montre bien que la priorité est de faire prendre en charge les enfants des salarié-e-s, et non une question pédagogique.
Pour SUD éducation, l’urgence est d’abord sanitaire, et il s’agit en priorité de préserver la santé de la population, dont les personnels, les élèves et leurs familles. Les personnels seront légitimement en situation de se poser la question de leur sécurité ainsi que de celle des élèves, et le droit de retrait pourra s’imposer comme un mode d’action incontournable. SUD éducation s’opposera à la réouverture des écoles et des établissements tant que la situation sanitaire ne le permettra pas, et pourra appeler les personnels à utiliser leur droit de retrait.

La situation est exceptionnelle. Pour y répondre, SUD éducation revendique un ensemble de mesures à la hauteur de la situation. La fédération SUD éducation se tient prête à discuter de la mise en oeuvre d’un tel plan d’action exceptionnel, nécessaire dans la période.


1. Concernant les annonces de la réouverture des écoles le 11 mai

En premier lieu, la reprise ne pourra se faire que dans le cadre des garanties sanitaires les plus fortes. Le dépistage systématique et réguliers de l’ensemble des personnels et des élèves doit être un préalable à la reprise des cours. Le nettoyage des locaux devra pouvoir être régulièrement fait par des personnels protégés et équipés du matériel adéquat. Le matériel nécessaire (masques, gels hydroalcoolique) devra être mis à disposition en quantité suffisante dans l’ensemble des écoles, établissements et universités. Les effectifs par classe doivent être immédiatement réduits pour respecter la distanciation sociale. Un plan de suivi sanitaire des élèves et des personnels doit être mis en place immédiatement. Au-delà , il est indispensable que les règles prévues dans la réglementation concernant la santé des personnels soient enfin respectées, et notamment la visite médicale de droit. Cela implique la création d’une médecine de prévention digne de ce nom, et donc un recrutement massif de médecins, alors qu’actuellement il n’y a qu’un médecin de prévention pour 22 000 personnels de l’éducation. SUD éducation s’opposera à la réouverture des écoles et des établissements tant que la situation sanitaire ne le permettra pas, et pourra appeler les personnels à utiliser leur droit de retrait.

2. Concernant l’enseignement à distance

Durant la période de fermeture des écoles, établissements et universités, le lien scolaire continue de perdurer, à travers les efforts déployés par les personnels pour rester en contact avec les élèves et les familles. En dépit de ces efforts et contrairement à ce que le ministre a annoncé, ce n’est pas 5% des élèves qui ont décroché, mais bien plus, notamment les plus précaires, les moins équipé-e-s, les moins à l’aise avec l’outil numérique, sans compter les difficultés à travailler en autonomie ou sans aide. Pour SUD éducation, il est inacceptable de continuer à mettre la pression sur les personnels, mais aussi sur les élèves et les familles, pour lesquelles les situations sont très variables et souvent compliquées dans cette période. En particulier, nous considérons qu’il ne faut pas faire étudier de nouvelles notions pendant cette période, ce qui aurait nécessairement pour effet d’accentuer les inégalités scolaires plus fortes encore que d’habitude. De la même manière et pour les mêmes raisons, il ne saurait y avoir une quelconque prise en compte d’évaluations durant cette période. Une communication claire doit être faite par le ministère en direction des personnels, des élèves et de les parents : que l’école s’est bien arrêtée le 13 mars, même si les personnels mettent beaucoup en oeuvre pour maintenir un lien scolaire. Il est difficile d’évaluer les conséquences du confinement sur les élèves et qu’il faudra prendre en compte à la reprise.

3. Concernant les examens

La prolongation du confinement implique l’abandon des épreuves de fin d’année du baccalauréat et du DNB. Le ministre avait déjà annoncé cela vendredi 3 avril, excepté pour les épreuves de Français, en annonçant que l’obtention du baccalauréat serait fonction du contrôle continu. Pour SUD éducation, le contrôle continu est dans toutes les circonstances une mauvaise idée, tant il répercute les inégalités scolaires de départ en plus d’accentuer les inégalités entre établissements. Dans cette situation, et alors que seuls deux trimestres auront pu faire l’objet d’évaluations, c’est encore pire. Pour SUD éducation, la seule solution raisonnable consiste dans le fait de valider l’examen pour tou-te-s les candidat-e-s inscrit-e-s (tout en autorisant le redoublement pour celles et ceux qui le souhaiteraient). En ce qui concerne les épreuves anticipées de Français, on voit une nouvelle fois comment le ministre s’est ridiculisé en annonçant leur maintien : SUD éducation réclame toujours, évidemment, leurs suppressions. Dans l’enseignement supérieur, il ne doit pas non plus y avoir d’épreuves, que ce soit en présentiel ou à distance.

4. Concernant les stagiaires et les concours de recrutement

Les incertitudes pèsent lourdement sur les concours. Pour les concours dont les épreuves écrites ont déjà eu lieu, Blanquer veut imposer des épreuves orales en juin et juillet selon les cas, sans apporter aucune garantie sanitaire. Les annonces relatives à la visoconférence ne sont pas de nature à rassurer quant à l’égalité de traitement des candidat-e-s. Qui plus est, cela ne laissera qu’évidemment trop peu de temps aux lauréat-e-s pour préparer leur rentrée. Pour les épreuves internes, les épreuves sont prévues en septembre, ce qui empêchera les prises de poste à la rentrée. Pour SUD éducation, les épreuves doivent être limitées à des écrits, organisés avec toutes les garanties sanitaires, et permettre une prise de poste en septembre avec la formation nécessaire.
En ce qui concerne les enseignant-e-s stagiaires cette année, nous considérons que l’ensemble des enseignant-e-s stagiaires doit recevoir au plus vite la garantie d’être titularisé-e-s, et recevoir dès leur première année une formation conséquente sur temps de travail pour favoriser au mieux leur entrée dans le métier.

5. Concernant les difficultés sociales des familles

Le confinement et l’éloignement de l’école a des conséquences sociales extrêmement importantes pour les familles. L’accès à la demi-pension représente pour un nombre important de familles une garantie d’accès à un repas équilibré pour chaque jour d’école. L’éloignement de l’école représente pour de nombreuses familles une difficulté financière insoluble. SUD éducation a écrit le 12 avril au ministre pour l’alerter de cette situation et demander le versement sans démarches préalables aux familles du montant des prestations sociales qui auraient dû leur être versé en l’absence de confinement. Les difficultés des familles ne concernent pas seulement l’alimentation. Les violences intra-familiales, notamment les violences faites aux femmes et sur enfants, explosent durant cette période. Nous exigeons que les moyens les plus importants soient déployés pour protéger les plus fragiles, et qu’une communication claire sur les procédures à suivre soit adressée aux personnels, qui peuvent être amenés dans cette période à avoir connaissance de tels faits.

6. Concernant l’orientation et Parcoursup

Pour les élèves, les démarches d’orientation sont compromises. Plus encore que d’habitude, c’est l’école du tri social qui va fonctionner à plein régime. Le dispositif de sélection à l’entrée à l’université qu’est Parcoursup est maintenu tel que prévu dans cette période, alors que le lien avec les enseignant-e-s et les conditions d’accès au numérique sont très variables d’un-e élève à l’autre. Pour SUD éducation, cette situation n’est pas tenable : il faut impérativement attribuer à chaque bachelier-e une place dans la filière de son choix. Cela demandera des créations de postes : il s’agit de traduire immédiatement dans le concret les annonces du président sur les nécessaires investissement dans les services publics et notamment dans l’enseignement supérieur et la recherche.

7. Concernant les moyens indispensables pour la prochaine rentrée

12 millions d’élèves et étudiant-e-s, pour lesquel-le-s l’école se sera arrêtée le 13 mars, auront manqué un nombre important de semaines de cours. L’année scolaire prochaine, le défi sera énorme pour les personnels, notamment pour celles et ceux qui accueilleront les élèves dans des classes charnières (CP, sixième, seconde...). Il est impensable que ce travail se fasse dans les conditions actuellement prévues pour la rentrée 2020. Certes, un certain nombre de postes supplémentaires ont été prévus dans le premier degré, mais ceux-ci ne couvriront même pas les besoins liés aux annonces antérieures à la pandémie (dédoublement en grande section, grandes sections, CP et CE1 non-REP ou REP+). Or, ce qu’il faut maintenant, ce sont des créations massives de poste dans le premier et le second degré pour permettre au mieux une pratique pédagogique tenant compte du contexte, notamment par le biais de la limitation du nombre d’élèves par classe, au sujet de laquelle nous portons un certain nombre de revendications.

Pour SUD éducation, il est plus que temps de mettre fin à la casse du service public et aux réformes régressives. Sortons du capitalisme et ses crises : imposons un autre avenir pour une autre société


 

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:46

Communiqué de SUD éducation

 

L’annonce de la réouverture progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai par le Président de la République inquiète particulièrement les personnels pour qui cette année est décisive dans la poursuite de leur carrière : les personnels stagiaires.

Des conditions de titularisation déconcertantes

En temps normal, pour être titularisé-e les personnels stagiaires qui enseignent dans les écoles, collèges et lycées doivent d’une part effectuer en temps que fonctionnaire stagiaire, un stage rémunéré d’un an et obtenir un avis favorable de la part du jury académique d’évaluation qui s’appuie sur les visites de l’Inspection et sur l’avis des supérieurs hiérarchiques. D’autre part ils doivent valider au sein des INSPÉ un diplôme de master ou un titre équivalent.
Les enseignant-e-s qui étaient en stage cette année ont été confronté-e-s à des obstacles inattendus : à la difficulté d’apprendre à enseigner, s’est ajoutée la gageure d’apprendre à enseigner à distance ainsi que la pression de l’incertitude de la titularisation en fin de l’année (sans cadrage ni formation).
Pour SUD éducation, aucun-e candidat-e ne devra être « laissé-e sur le carreau » pour reprendre la formule du ministre Blanquer.

Inspection dans l’EN

Pour SUD éducation, si la réouverture progressive des écoles et des établissements scolaires a lieu à partir du 11 mai, il est inenvisageable d’imposer aux stagiaires des visites de l’Inspection dans de telles conditions d’incertitude en mai et juin. Les stagiaires ne doivent pas subir une situation doublement anxiogène : celle de travailler pendant l’épidémie et celle d’être visité-e par appréhender une visite de l’Inspection.

Validation à l’INSPE

De même, les modalités de validation du diplôme de master ou d’un autre titre équivalent, nécessaire à la titularisation, doivent être adaptées pour respecter les règles sanitaires.
SUD éducation revendique l’annulation des épreuves orales qui doivent avoir lieu en mai/juin ainsi qu’un allègement des exigences concernant le mémoire écrit afin de prendre en considération les difficultés matérielles survenues pendant le confinement.

Des situations sur le territoire

Des consignes claires doivent être données au sujet des modalités de titularisation par le Ministre aux jurys académiques afin de d’assurer l’équité de traitement entre les personnels stagiaires sur le territoire. Il est inenvisageable de laisser aux académies et aux INSPÉ la possibilité de fixer leurs propres conditions de titularisation selon les disciplines.

Pour SUD éducation, cette crise sanitaire a montré l’urgence à recruter davantage de personnels dans les écoles et les établissements scolaires afin de réduire les inégalités scolaires et d’accompagner au mieux les élèves. Le Ministre de l’Éducation nationale doit prendre ses responsabilités en permettant à un maximum de personnels stagiaires d’être titularisé-e-s puis en les accompagnant avec une formation par les pairs tout au long de leur carrière.


 

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:44

 

AED, AVS, AESH, Aides humaines… La multiplication et le flou des appellations, depuis l’instauration de « la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », pour désigner les accompagnant-es d’élèves en situation de handicap est révélatrice du peu de considération accordée à ce métier.

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:42

Fiche-analyse SUD éducation

 

Dans un contexte d’urgence sanitaire, les personnels de l’éducation nationale et des universités déploient leur engagement professionnel et leur bon sens pour faire face autant que possible aux enjeux du moment. Certain-e-s sont envoyé-e-s sur le terrain sans protection comme les agent-e-s techniques et ouvrier-e-s des CROUS, parfois au péril de leur vie. D’autres sont enjoint-e-s à télétravailler et, qu’ils et elles soient administratif-ve-s, AESH, assistant-e-s d’éducation, enseignant-e-s, c’est avec leurs ressources propres qu’ils et elles doivent répondre aux nécessités du terrain.

Les personnels sont contraints de gérer plusieurs sentiments à la fois : des inquiétudes d’ordre sanitaire et économique, la crainte du décrochage de leurs enfants et la culpabilisation implicite liée à la communication ministérielle.

Pendant ce temps, la hiérarchie organise un simulacre de continuité du service et de « continuité pédagogique » quitte à mettre à mal le travail, la santé des personnels et celle des usager-e-s. L’incurie du ministère quant à la mise en place du télétravail et maintenant à la réouverture des écoles et établissements est coupable. Il ne peut se détourner de ses obligations d’évaluer les risques professionnels, d’assurer la sécurité des personnels et des usager-e-s et de protéger la santé physique et mentale des personnels (risques biologiques et anxiété qui y est liée).

Le télétravail risque de se poursuivre au-delà de la réouverture des lieux de travail. Le confinement a permis d’imposer ces modalités de travail pathogènes d’où la nécessité de s’outiller syndicalement. C’est notre travail qui est malmené, notre santé qui est entamée, notre vie personnelle qui est aspirée.

De quoi parle-t-on ?

Le télétravail est identifié comme capable de faire exploser les principaux repères de temps et d’espace, brouiller davantage les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle.

Le télétravail, c’est réaliser des tâches, plusieurs en parallèle, dont bon nombre nous éloignent du cœur de notre métier.

Le télétravail, c’est être contacté à tout moment par la hiérarchie, les collègues et les usager-e-s et devoir leur répondre sans délai.

C’est aussi devoir se familiariser sans formation avec de nouveaux logiciels, de nouvelles plateformes et s’astreindre à une utilisation intense des messageries électroniques.

C’est aussi la contrainte de disposer d’un créneau horaire quotidien sur un poste informatique, au milieu de l’entourage lorsqu’il existe, bruyant et fort de sollicitations.

Ainsi, le temps de travail devant écran étant limité, la pression est là. Isolés, les personnels n’ont souvent d’autres choix que de travailler tard le soir quand l’ordinateur est libre et le foyer plus calme, ou d’adapter en permanence l’emploi du temps pour faire face à la densité et à l’imprévu des journées.

Dans le contexte de pandémie actuel, il s’agit en parallèle de travailler, de répondre aux sollicitations du foyer, de soutenir des proches, de vivre avec ses peurs et son indignation devant les choix politiques qui sont faits.

Ces conditions de travail nous épuisent, toutes et tous, de manière isolée, rendant difficile les réactions collectives.

Décryptage

Jetons un œil vers d’autres secteurs professionnels : le télétravail chez Orange a été massivement mis en place au moment des fermetures de sites, les caisses automatiques des grandes surfaces vont de pair avec la réduction du nombre de caisses avec salarié-e-s, les comptes et services bancaires en ligne ou les ventes en ligne de titres de transport avec la réduction des horaires d’ouverture des agences et la suppression d’emplois… Pôle emploi, sécu, centre local d’action sociale, SNCF, usines, centres de recherches, commerces et services et maintenant l’éducation, la logique est la même : le numérique est au service du profit et au détriment des services, des emplois et de notre santé.

Une crise sanitaire peut constituer une aubaine pour les dirigeant·es. C’est l’analyse de Naomi Klein dans sa « Stratégie du choc », selon laquelle les systèmes économiques libéraux profitent des chocs psychologiques ou environnementaux pour imposer des contre-réformes visant à réduire les coûts, précariser l’emploi et faire des profits.

Le télétravail génère des atteintes à la santé qui sont les conséquences de l’exposition à divers risques organisationnels, comme en atteste le rapport Gollac. Ces facteurs de risques organisationnels durables peuvent créer un état de stress chronique qui représente un risque pour la santé. L’accumulation des facteurs de risques est un élément aggravant.

Le ministère n’ignore rien de ces enjeux de santé pour les personnels. Le ministère du travail a largement diffusé le rapport Gollac à l’ensemble des ministères. Il doit en tenir compte, et se conformer aux obligations du Code du travail (articles 4121-1 et suivants) qui l’enjoint de protéger la santé physique et psychique des personnels en adaptant le travail aux personnels et non l’inverse.

En aucun cas le numérique ne doit être un outil de contrôle de la population et des personnels, ni d’asservissement, ni d’aggravation de la charge de travail, ni constitutif d’une fracture numérique pour les personnels et les élèves.

Le rapport Gollac : définition des six grands types de risques organisationnels au travail (dits risques psychosociaux en langage managérial)

L’État s’étant aperçu du coût financier représenté par les atteintes à la santé au travail, le ministère du travail a commandé auprès d’un collectif de chercheur-euse-s un rapport appelé le rapport Gollac. Ce rapport avait pour objectif d’identifier, de quantifier et suivre les risques d’origine « psycho-sociale ». Il sert aujourd’hui de référence à l’ensemble des textes organisant au sein de la fonction publique la prévention de ces risques créés par l’organisation du travail. C’est dans celui-ci que figurent les 6 critères suivants :

1/ L’intensité et le temps de travail : les exigences psychologiques et plus largement les contraintes de rythme, l’existence d’objectifs irréalistes ou flous, l’exigence de polyvalence non maîtrisée, les instructions contradictoires, les longues journées de travail, le travail en horaires atypiques, l’imprévisibilité des horaires de travail…

2/ Les exigences émotionnelles : la nécessité de maîtriser et façonner ses propres émotions face à l’exigence de bonne humeur, aux tensions avec le public, au contact la détresse humaine.

3/ Le manque d’autonomie : L’autonomie au travail désigne la possibilité d’être acteur et actrice dans son travail et inclut non seulement les marges de manœuvre (la possibilité de s’auto-organiser dans son travail) mais également la participation aux décisions qui concernent directement notre activité ainsi que l’utilisation et le développement de nos compétences. Ne nous leurrons pas quand l’employeur met en avant la supposée autonomie sans les moyens, pour individualiser les injonctions et les jugements.

4/ Les rapports sociaux au travail dégradés : L’atomisation des relations sociales au travail avec l’effacement de la reconnaissance des pairs, l’isolement face à la hiérarchie pour lutter contre des injonctions et pressions, la valeur sociale du métier dégradée, l’inadéquation de la tâche à la personne, les procédures d’évaluation du travail, les pathologies des rapports sociaux comme le harcèlement moral.

5/ Les conflits éthiques : Les conflits dus à l’écart entre ce qui est exigé et les valeurs professionnelles et sociales des salarié-e-s, par exemple effectuer une tâche que l’on juge inutile, inadaptée ou mettant les usager-e-s en difficulté pour la réaliser.Ou encore faire la promotion d’un outil que l’on sait inefficace : les enseignant-e-s connaissent cela. En effet les enseignant-e-s savent qu’il est important pour les élèves de maintenir des habitudes de travail mais ont conscience par ailleurs que l’apprentissage à distance creusent les inégalités scolaires et sociales.

6/ L’insécurité de la situation de travail : L’insécurité de la situation de travail comprend à la fois l’insécurité socio-économique (peur de perdre son emploi, non maintien du niveau de salaire, contrat de travail précaire) et le risque de changement non maîtrisé de la tâche et des conditions de travail (réorganisations permanentes dans la période actuelle).

La mauvaise santé au travail a un coût social, détruit nos existences et nos liens aux autres. Les actions de l’employeur vont contre ses obligations et la loi, contre notre santé, contre le service rendu au public.

C’est le moment de ne pas rester isolé-e-s. Contactons-nous entre collègues pour nous parler du travail, de notre manière de l’envisager, de le réaliser, organisons-nous pour lutter contre les demandes ou organisations qui nous éloignent du cœur de notre métier, mettons aussi en mots et en débats l’intérêt de l’école avec les usager-e-s, parlons de ce qui s’y joue et du lien fécond à tisser avec les familles. Les parents mesurent bien actuellement comme précédemment qu’enseigner est un métier et que l’école est un lieu de socialisation riche. Socialisons nos questionnements, collectivisons nos luttes. Entretenons ainsi notre santé au travail, cet équilibre toujours en mouvement. Changeons le travail, luttons !

SUD éducation revendique :
• la protection de la santé des personnels, l’intérêt et l’égalité des usager-e-s avant tout,
• que le numérique ne soit pas un outil de casse des liens sociaux au travail et avec les usager-e-s ni un outil de contrôle des personnels et des populations, ni un outil de rente pour les firmes privées,
• le droit à la déconnexion avec le respect du temps de repos, de congés, ainsi que la vie personnelle, et familiale,
• l’analyse par les CHSCT de ce mode de travail sur la période et l’évaluation réelle et approfondie des risques provoqués par ce mode de travail,
• que le ministère recule sur le tout numérique et la mise en place du télétravail au nom d’une pseudo « continuité pédagogique »,
• l’école comme lieu de socialisation des connaissances et des tâtonnements pour construire les apprentissages,

L’urgence est sanitaire et sociale pour les usager-e-s et les personnels.

 

 

 

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:29

1 - Premier degré

Le Conseil départemental s'est exprimé dès le début afin d'annoncer que les élu-es voteraient unanimement contre le projet de carte scolaire car ils-elles demandent de renforcer les moyens sur plusieurs années comme on le ferait en éducation prioritaire.

Les organisations syndicales ont dénoncé aussi cette carte scolaire.

L'ensemble des syndicats dénonce par ailleurs l'attribution de seulement 3 postes supplémentaires dans le premier degré pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire.

La DASEN répond en mettant en avant le e/c (nombre d'élèves par classse) sans entendre qu'il n'y a pas que cela qui compte. En effet, manque de RASED, manque de brigades et plus aucun PMQC conduisent à une dégradation de notre carte scolaire et des conditions de travail des enseignant-es et des élèves. Les mesures prévues sont maintenues dans leur ensemble (voir le compte rendu du CTSD). La suppression de tous les PMQC est justifié selon Mme Moncada par le e/c qui est bas. Quant aux problèmes de remplacements qui s'annoncent, ils n'inquiètent pas Mme Moncada qui estime que les élèves des collègues non remplacé-es pourront être réparti-es dans les autres classes étant donné le e/c peu élevé ! Nous trouvons cette réponse scandaleuse, comme d'autres d'ailleurs.

Le solde de postes disponible est de zéro. En cas de besoin pour ajustements en juin, les postes non pourvus seront gelés.

Vote unanime contre le projet de carte scolaire.

La préfète a reproché le vote contre « systématique » selon ces propos car elle estime que c'est un message négatif envoyé à l'administration. Les syndicats se sont opposés à cette vision du vote car ils estiment voter de la façon la plus adaptée possible à la situation proposée. Le conseil départemental a répondu en disant qu'il s'agissait bien d'envoyer un message fort quant au manque de moyens dans le temps.

 

Une motion proposée par les organisations syndicales, les DDEN et la ligue de l'enseignement est soumise au vote, vote pour unanime.

Motion déposée par les DDEN de l'Orne, la FSU61, la Ligue de l'enseignement 61,

SUD Éducation 61 et l'UNSA61 au CDEN du 20 avril 2020.

Le CDEN de l'Orne réunit ce 20 avril 2020 demande un moratoire de l'ensemble des fermetures de postes dans le premier et le second degré du département.

Il demande également que soient alloués les moyens suffisants pour effectuer les ouvertures là où c'est nécessaire.

 

2 - Second degré

L'ensemble des syndicats dénonce la non-attribution de moyens supplémentaires dans le second degré pour remédier aux conséquences de la crise sanitaire.

SUD éducation a à nouveau dénoncé le nombre de Blocs Moyens Provisoires de 18h au lieu d'opter pour des créations de postes. On nous répond à nouveau qu'il s'agit de besoins ponctuels. A l'évidence, la situation n'a pas été réétudiée depuis le CTSD.

SUD éducation s'est inquiété de la situation en espagnol, discipline qui revient très régulièrement dans les BMP. La réponse reste identique.

SUD éducation fait remarquer qu'il y a beaucoup de BMP aussi et de postes non pourvus en lettres. La réponse de l'administration est que l'on manque de ressources humaines en lettres et dans d'autres disciplines d'ailleurs.

Pour le second degré aussi, les mesures prévues sont maintenues dans leur ensemble (voir le compte rendu du CTSD) : vote unanime contre.

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:25

Nous vivons actuellement une situation inédite et fort inquiétante. L'ensemble des personnels applique au mieux les recommandations officielles, comme le confinement notamment, tout en veillant à préserver leur santé dans ce contexte singulier. Ils-elles font face à une crise sanitaire sans précédent en assurant la continuité du service public (enseignement à distance, continuité administrative, suivi, orientation, accompagnement social des élèves, etc.), en accueillant pour certains les enfants de soignants (le plus souvent sans protection, sans réel suivi médical ni dépistage malgré les demandes portées par nos organisations).

Il est certain que les élèves et les familles ne sont pas égaux face au numérique et à l'aide possible des parents dans l'enseignement à distance : cette période de confinement risque d'accentuer considérablement les inégalités sociales et de favoriser les violences intrafamiliales. Qui plus est, la surexposition aux écrans des enfants est en temps ordinaire déconseillée : accroître encore la fréquentation de ces appareils constitue aussi un enjeu sanitaire.

La pédagogie ne se réduit pas à la transmission de connaissance, mais se joue dans la relation directe avec les élèves. Enseigner est un métier avec des savoir-faire qu'il est primordial de ne pas dénaturer aux yeux de l’opinion publique. La bonne volonté des personnels soucieuses et soucieux de maintenir la relation pédagogique avec les élèves ne doit pas être instrumentalisée par le ministre.

Pour SUD éducation, l’urgence est la préservation de la santé des personnels, des élèves et de leur famille.

Mme La Préfète, Mme la Directrice Académique, nous vous avons alertées quant aux conditions de travail des personnels et continueront à le faire car notre inquiétude est grande.

C’est dans ces circonstances que se tiennent des CTA , des CTSD et CDEN pour décider des ouvertures et fermetures de postes. Le Président de la République a lui-même reconnu la nécessité, dans le contexte actuel, de « changer de logiciel ». Étant données les circonstances, il nous aurait semblé essentiel d'opter pour un moratoire des instances.

Les années précédentes, il a fallu piocher dans les postes de brigades, de RASED, de PMQC pour permettre les dédoublements de classe en GS/CP OU CE1exigés par le ministre mais sans une dotation de postes qui permettraient ces dispositions. Par ailleurs, ces créations de postes dans le premier degré se font à moyens constant à l’échelle de l’Education nationale, et correspondent à des baisses de moyens dans d’autres secteurs. Au-delà des annonces ministérielles, l’objectif est toujours la cure d’austérité pour le service public d’éducation. Pour rappel, le nombre de postes au CRPE ne cesse de baisser. Alors que cette dotation “exceptionnelle” pour le 1er degré est soudainement possible (pour rappel 3 postes pour le premier degré dans l’Orne), rien n’est prévu pour les collèges, lycées et lycées professionnels. Ce sont pourtant bien des créations de postes à hauteur des besoins dans l’ensemble des secteurs de l’éducation que nous réclamons ! Il aura fallu une crise sanitaire pour faire reculer le gouvernement sur la suppression des postes qui étaient initialement prévue. Cette situation montre une chose : si le gouvernement décide de créer des postes, il le peut.

Mme Moncada, suite à la demande du ministre, vous avez renoncé à de nombreuses fermetures. Mais à quel prix ! 20 postes de brigade en moins, alors que l'on peut supposer que le Covid-19 continuera son étendue l'année scolaire prochaine et que les besoins en remplacement seront sans doute considérables, comment envisagez-vous la formation sans remplacement possible ; enfin, vous décidez de fermer la totalité des postes de PMQC alors que ce dispositif a été reconnu efficace par toutes et tous.

Et qu'en est-il du second degré ? Les collégiens auront besoin d'aide et d'attention plus que jamais, c'est en effet une situation inédite que de ne pas aller en classe pendant plusieurs mois. Rien n'est prévu pour eux. Pourquoi ne pas se donner du temps, voir quelle est la durée de ce confinement, et attendre que le ministère débloque des postes supplémentaires pour parer à cette problématique. En pleine crise sanitaire, alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendu-e-s dans le second degré, Jean-Michel Blanquer n’annonce aucune création de postes dans le second degré. Le ministre ne cesse de clamer dans tous les médias qu’il ne faut laisser aucun élève « au bord du chemin » durant le confinement mais il ne prévoit aucun moyen sur du long terme. Aucune projection n’est donc faite sur la reprise et les conséquences du confinement sur les élèves.

Le ministre Blanquer a annoncé une réouverture progressive des écoles et des établissements à compter du 11 mai. Il montre dans ses interventions que le ministère de l’Éducation nationale n’est pas prêt et ne maîtrise pas la réalité du terrain dans les établissements scolaires. Il dit que la reprise se fera progressivement avec des effectifs réduits si les conditions sanitaires sont réunies. Cependant, le ministre s’exprime avec son flou habituel. Aucune consigne claire, aucune information précise ne permettent de saisir la réalité de la mise en œuvre d’un retour progressif des 12 millions d’élèves et de 1 145 000 personnels dans les écoles et établissements scolaires. Ce flou, qui risque une nouvelle fois d’entraîner un renvoi au local, est particulièrement anxiogène pour les élèves et leur famille d’une part, pour les personnels de l’Éducation nationale d’autre part, d’autant plus que la communauté scientifique émet des réserves sur la pertinence d’un déconfinement aussi rapide. Ce que révèle cette annonce, c’est avant tout l’instrumentalisation des élèves, et notamment les plus défavorisé-e-s, par le ministre au service des capitalistes qui veulent imposer la reprise des activités à leur profit. Les conditions de travail à la reprise ne manquent pas d’inquiéter, car le ministre a sous-entendu qu’il serait possible de conjuguer enseignement à distance et en classe au mépris des conditions de travail des personnels.

SUD éducation s’opposera à la réouverture des écoles et des établissements tant que la situation sanitaire ne le permettra pas et veillera au respect des droits des personnels dans la période et à l’égal accès des élèves à l’enseignement. Les personnels seront légitimement en situation de se poser la question de leur sécurité ainsi que de celle des élèves, et le droit de retrait pourra s’imposer comme un mode d’action incontournable. En fonction de l’évolution de la situation sanitaire et de la mise en œuvre sur le terrain de la réouverture des classes, SUD éducation pourra appeler les personnels à utiliser leur droit de retrait et les soutenir dans cette démarche.
Le gouvernement portera la responsabilité des conséquences sanitaires de décisions qui seraient guidées d’abord par des motifs liés à la relance de l’économie au détriment de la santé et de la vie des personnels et des familles/entourage des élèves ainsi que les risques pour l’ensemble de la société.

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:21

Lorsque le ministre annonce qu'il n'y aura pas de fermeture de classe en milieu rural sans l'accord des élus et qu'il mettra des moyens à disposition pour cela, on aurait envie de se réjouir. Mais hélas, la réalité est toute autre. 3 postes supplémentaires sont accordés au département de l'Orne, le moins bien loti proportionnellement dans l'académie de Normandie. Le nombre de fermetures prévu étant de 30, nous sommes bien loin du compte. Quant au second degré, rien du tout. On fait comme si de rien n'était, comme si les élèves n'avaient pas « raté » plusieurs mois de classe.

1- CTSD pour le second degré :

  • AED :

    SUD éducation fait remarquer que certains établissements semblent défavorisés mais l'administration nous explique que le barème est appliqué. Il n'est pas toujours facile de vérifier car plusieurs critères sont à prendre en compte.

  • DHG : SUD éducation dénonce le nombre de BMP de 18h !

Alençon Louise Michel : un BMP18h d'arts plastiques / Argentan SEGPA Rostand : BMP 18h maçonnerie / Briouze Le Houlme : BMP18h lettres classiques / Tinchebray Camus : BMP 18h histoire-géo / L'Aigle F. Dolto : BMP 18h lettres modernes / L'Aigle Molière : BMP 18h espagnol / Val au Perche Y. Montand : BMP 18h physique-chimie
Comment expliquer tous ces BMP au lieu d'opter pour des créations de postes. On nous répond qu'il s'agit parfois de besoins ponctuels et qu'il est parfois difficile d'opter pour des postes partagés car c'est complexe pour pourvoir les supports. SUD éducation fait alors remarquer que c'est parfois possible en restant sur Alençon, ce qui ne semble pas si complexe.

  • SUD éducation s'inquiète de la situation en espagnol dans le département. C'est une discipline qui revient très régulièrement dans les BMP. Des postes partagés seraient possibles à Alençon, voire sur d'autres regroupements. En lettres, beaucoup de BMP aussi. La réponse de l'administration n'évolue pas.

  • 4 créations : création de 2 ULIS collège : Bellême et Trun + création d'1 UP2A à Alençon + création d'un poste d'espagnol à Moulin la Marche.

  • 5 suppressions : SEGPA Argentan et Mortagne au Perche, allemand à Flers , musique à Tinchebray et mathématiques à Val au Perche.

2- CTSD pour le premier degré :

  • 3 ouvertures de classes :

Circonscription d’ Argentan : Argentan , Fernand Léger/Marcel Pagnol + RPI 43 (Exmes/Le Bourg St Léonard)

Circonscription de Flers : RPI 56 (St Fraimbault/St Mars d'Egrenne/Passais la Conception)

+ 3 ouvertures en éducation prioritaire : Alençon (J.Verne et Molière) et Flers (Les Vallées).

5 fermetures de classes :

Circonscription de L’Aigle: La Ferté Fresnel.

Circonscription d’ Argentan: Carrouges

Circonscription de Flers : Sévigné/Paul Bert,

Circonscription de Mortagne au Perche : Fermeture à Madeleine Puyravau, / Chartrage - après fusion des deux écoles maternelles) – Fermeture de l’école maternelle Puyravau Mortagne + fermeture à Aristide Briand

  • Fermeture de tous les PMQC ! Tout le monde s'accorde à dire qu'il s'agit pourtant d'un dispositif efficace !

  • Fermeture de 20 postes de brigade ! SUD éducation a alerté la DASEN sur ce nombre catastrophique, d’autant plus que l'on peut supposer que le Covid 19 continuera à rendre les gens malades et qu'il sera impossible de maintenir un taux « correct » de remplacements avec cette baisse du nombre de brigades. Qu'en sera-t-il de la formation qui est déjà réduite à peau de chagrin ?Nous ne savons pas encore quels postes ferment, les personnes nommées à titre provisoire ont été évoquées mais sans plus de renseignements. Peut-être en saurons nous plus au CDEN du 20 avril. Les brigades concernées sont prévenues personnellement par le service de RH.

  • D'autres mesures diverses : n'hésitez pas à nous contacter (de préférence par mail) si vous voulez en savoir plus.

  • Le solde de postes disponible est de zéro.

     SUD éducation a dénoncé le manque d'ouvertures et les fermetures, le fait que nous n'avons quasiment plus de RASED (la création d'un poste de psychologue a été annulé), plus du tout de PMQC et que nous aurons en plus maintenant trop peu de brigades. Nous avons aussi insisté sur les tâches trop chronophages et souvent non indispensables qui incombent aux directeurs-trices.

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21 avril 2020 2 21 /04 /avril /2020 08:15

Nous vivons actuellement une situation inédite et fort inquiétante. L'ensemble des personnels applique au mieux les recommandations officielles, comme le confinement notamment, tout en veillant à préserver leur santé dans ce contexte singulier. Ils-elles font face à une crise sanitaire sans précédent en assurant la continuité du service public (enseignement à distance, continuité administrative, suivi, orientation, accompagnement social des élèves, etc.), en accueillant pour certains les enfants de soignants (le plus souvent sans protection, sans réel suivi médical ni dépistage malgré les demandes portées par nos organisations). Néanmoins, même si le contexte est particulier, les injonctions contradictoires envoyées par certains services ne rassurent pas et il est fort regrettable que les annonces gouvernementales soient l'objet d'interprétations.

Le télétravail coupe les personnels du collectif, individualise les relations à la hiérarchie et rend les personnels plus vulnérables aux pressions. Ce risque est d’autant plus accru que les consignes se multiplient et se contredisent au gré des annonces ministérielles et des autorités académiques.

De plus, il est certain que les élèves et les familles ne sont pas égaux-ales face au numérique et à l'aide possible des parents dans l'enseignement à distance : cette période de confinement risque d'accentuer considérablement les inégalités sociales et de favoriser les violences intrafamiliales. Qui plus est, la surexposition aux écrans des enfants est en temps ordinaire déconseillée : accroître encore la fréquentation de ces appareils constitue aussi un enjeu sanitaire.

La pédagogie ne se réduit pas à la transmission de connaissance, mais se joue dans la relation directe avec les élèves. Enseigner est un métier avec des savoir-faire qu'il est primordial de ne pas dénaturer aux yeux de l’opinion publique. La bonne volonté des personnels soucieuses et soucieux de maintenir la relation pédagogique avec les élèves ne doit pas être instrumentalisée par le ministre.

Pour SUD éducation, l’urgence n’est pas à la mise en œuvre précipitée et hasardeuse du télétravail, mais à la préservation de la santé des personnels, des élèves et de leur famille. D'autant plus que l'Education Nationale n'est pas prête contrairement aux annonces de M. Blanquer.

Mme Moncada, nous vous avons alertée quant aux conditions de travail des personnels et continueront à le faire car notre inquiétude est grande. Il y a les conditions sanitaires de travail, mais aussi le télétravail, les nombreuses attentes envers les directeurs-trices, les nombreuses injonctions, la pression sur les professeurs de collèges ou de lycée en vue du baccalauréat... On aurait pu imaginer une gestion de crise qui aurait été tout simplement humaine. Au lieu de ça, certain-es professeur-es ont l'impression qu'on fait d'eux et elles des policiers : en tant que professeurs principaux, ils doivent sans cesse dénoncer les élèves qui ne travaillent pas, qui ne rendent pas les devoirs. Pour toutes et tous, cette façon de travailler génère un malaise voire de l'angoisse, du dégoût.

C’est dans ces circonstances que se tiennent des CTA , des CTSD et CDEN pour décider des ouvertures et fermetures de postes. Le Président de la République a lui-même reconnu la nécessité, dans le contexte actuel, de « changer de logiciel ». Etant données les circonstances, il nous aurait semblé essentiel d'opter pour un moratoire des instances.

Au niveau national, 440 créations de postes étaient prévues et 1 248 ont été ajoutés, en réaction à la crise sanitaire. En 2019, le ministère avait annoncé des dédoublements en cycle 2 en éducation prioritaire et la limitation à 24 élèves par classe de la GS au CE1. Cette dernière mesure entraînerait à elle seule l’ouverture d’environ 5 000 classes. Or, si 4211 postes étaient créés en 2017, seuls 3680 l’étaient en 2018, 2 300 en 2019 puis 440 pour 2020, ce qui était parfaitement scandaleux. La décision du ministère corrige en partie le tir en ramenant ces créations de postes à 1 688, mais les comptes ne sont toujours pas bons, ne serait-ce que pour permettre au gouvernement de tenir ses promesses. Elles ne seront pas tenues, sauf à prendre sur d’autres moyens (remplacements, PMQC, RASED…), comme cela s’est malheureusement fait ces dernières années pour les dédoublements en CP et en CE1. De plus, ces créations de postes dans le premier degré se font à moyens constant à l’échelle de l’Education nationale, et correspondent à des baisses de moyens dans d’autres secteurs. Au-delà des annonces ministérielles, l’objectif est toujours la cure d’austérité pour le service public d’éducation. Pour rappel, le nombre de postes au CRPE ne cesse de baisser. Alors que cette dotation “exceptionnelle” pour le 1er degré est soudainement possible, rien n’est prévu pour les collèges, lycées et lycées professionnels. Ce sont pourtant bien des créations de postes à hauteur des besoins dans l’ensemble des secteurs de l’éducation que nous réclamons ! Il aura fallu une crise sanitaire pour faire reculer le gouvernement sur la suppression des postes qui étaient initialement prévue. Cette situation montre une chose : si le gouvernement décide de créer des postes, il le peut.

Mme Moncada, suite à la demande du ministre, vous avez renoncé à de nombreuses fermetures. Mais à quel prix ! 24 postes de brigade en moins, alors que l'on peut supposer que le Covid-19 continuera son étendue l'année scolaire prochaine et que les besoins en remplacement seront sans doute considérables ; enfin, la fermeture des postes de PMQC alors que ce dispositif a été reconnu efficace par toutes et tous.

Et qu'en est-il du second degré ? Les collégiens auront besoin d'aide et d'attention plus que jamais, c'est en effet une situation inédite que de ne pas aller en classe pendant plusieurs mois. Rien n'est prévu pour eux. Pourquoi ne pas se donner du temps, voir quelle est la durée de ce confinement, et attendre que le ministère débloque des postes supplémentaires pour parer à cette problématique.

Par ailleurs, la rumeur dit que les cours ne reprendront pas avant septembre. Peut-être avez-vous des informations à ce sujet à nous donner. Si cela se confirme, le gouvernement va devoir accorder de très gros moyens supplémentaires à l'Education nationale afin de limiter les dégâts provoqués. Les quelques postes supplémentaires qui ont été ajoutés pour l'instant sont trop peu nombreux et ne concernent que le premier degré. Cette situation n'est pas acceptable. Il aurait fallu, dans le premier degré, créer au minimum des postes de maitre-sses E et des postes de PMQC afin d'aider les élèves qui auront le plus souffert de cette situation ; et dans le second degré, créer de nombreux postes afin d'alléger le nombre d'élèves par classe et permettre ainsi une meilleure différenciation.

 

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